Peut-on vraiment faire un bushi d'une gamine.....

Messages : 76 Date d'inscription : 04/05/2010

Tokugawa no Kadokawa a écrit :

Citation :: [HRP] En accord avec LJD Yawa et pour animer un peu le sous forum familial, nous avons décidé que ce RP serait réalisé en parallèle ici et dans le sous-forum.

Si toutefois vous avez un soucis pour accéder au sous-forum, c'est auprès de Takezo qu'il faut se plaindre Wink [/HRP]

La volonté de Takezo était que cette jeune fille soit prise en main par le maître d'arme. Parfois Kadokawa se demandait ce qui se passait dans la tête de son neveu. Faire un Bushi de cette gamine était une perte de temps et ne risquait pas d'aboutir à quelque chose de positif.
Mais l'honneur de Kadokawa lui imposait d'accomplir la tâche demandée par le seigneur, aussi il ferait comme il lui a été demandé.

Au sortir de l'entrevue avec Takezo, il avait demandé à la jeune fille de le suivre. Pour la prise en main et la prise de connaissance du niveau de son élève, il avait choisi, non point le dojo, mais une colline avoisinnante.

Arrivé au sommet de la colline dénudée, il s'asseoit sur ses talons et indique à la jeune fille de faire de même.

Bien, voyons donc ce que tu vaux. J'ai cru comprendre que tu avais déjà subi quelque entraînement. Je vais donc estimer le travail qui reste à accomplir. A présent ferme les yeux et concentre toi. Ressens l'espace autour de toi, ressens la vie autour de toi. Tu dois voir au delà de ce que tes yeux te montrent.

Il montre l'exemple en fermant lui même les yeux.

Nous sommes ici au sommet d'une colline. Ressens-tu la présence de la rivière ? Ressens-tu la présence de la faune nous entourant ? Ressens-tu ce vent qui apporte le présage de ce qui va bientôt arriver ?

Il faut que tu le ressentes ! Avant même de pouvoir refermer ta main sur la garde du moindre Jô, tu ne dois faire qu'un avec ce qui t'entoure.

Où est cette rivière ? que te dis le vent qui souffle sur ta peau ?

Pendant que son élève s'apprête à parler, Kadokawa ouvre les yeux et l'observe. Comment est-il possible qu'une femme aussi frêle ait assez de force pour manier un tashi ? Où une femme de cette carrure trouvera-t-elle la force nécessaire pour bander son Yami ?

Il secoue doucement la tête. Certes le corps n'est qu'une infime part de ce qui fait la différence entre la victoire et la défaite, mais sans corps, il n'y a aucune victoire.

Messages : 76 Date d'inscription : 04/05/2010

Yawa avait quitté la pièce où avait eu lieu son entrevue avec le seigneur du clan. Elle était maintenant une Tokugawa et protégée de ce clan. La jeune femme ne se departissait pas d'un sourire qui en disait long sur l'allégresse qui emplissait son coeur.

Aussi, c'est d'un pas léger qu'elle suivait son désormais maître d'armes : Tokugawa-Kadokawa comme en avait décidé Tokugawa-Takezo.

La jeune femme suivait l'homme pensant qu'ils se dirigeraient vers le Dojo afin de débuter son enseignement et elle fut surprise de voir qu'en fait ils s'en éloignaient. Ne posant aucune question car sachant qu'elles seraient mal venues et inutiles, elle suivit donc docilement son maître d'armes.
Ils arrivèrent en haut d'une colline et Yawa s'assit sur ses talons face à Tokugawa-Kadokawa.
Tandis qu'il lui parlait, elle ferma les yeux à son invitation tentant de s'imprégner de la nature environnante.

Elle laissa son esprit se vider lentement. Yawa n'avait jamais été très douée pour ce genre d'exercice au grand dam de l'homme qui l'avait élevée. La nature gaie et exubérante de la jeune femme reprenait très vite le dessus.

Les paroles du bushi lui parvenaient et elle essayait en vain de ressentir ce qu'il lui demandait mais elle n'avait aperçu aucune rivière et il lui était très difficile de ressentir quoi que ce soit ...
Paupières closes, Yawa prit une longue inspiration s'apprétant à répondre aux questions de son maître d'armes, elle ouvrit alors les yeux et, un sourire toujours accroché aux lèvres :

" le vent est frais ... la brise du soir rafraî...." Yawa fut interrompue par un papillon qui voleta autour de son visage et ne put s'empêcher de s'exclamer "il est magnifique ... " oubliant par la même l'exercice auquel elle devait s'astreindre.

Messages : 76 Date d'inscription : 04/05/2010

Tokugawa no Kadokawa a écrit :

Citation :: Kadokawa sent que Yawa va parler et il referme les yeux pour accompagner ses dires et ressentir avec elle. Toutefois il déchante bien vite, les premiers propos de la jeune femme sont sans intérêt, sans vie et surtout incomplets.

Il ouvre les yeux et la regarde sévèrement.

T'ai je permis d'ouvrir les yeux ? Vois-tu où te mène ta désobéissance ? Tu as ouvert les yeux et ton esprit a été perturbé par ce qu'il a vu.

Contente toi d'obéir et ne prend pas d'initiative pour l'instant. Le temps des initiatives n'est pas venu, tu n'es pas prête encore.

D'un geste vif, il se saisit du papillon.

Ainsi il ne te perturbera plus. Vois-tu les conséquences de ta désobéissance ? Si tu m'avais écouté, il serait encore en vie, voletant. Tu dois comprendre que tout acte à des conséquences.

Recommence donc ! Et concentre toi. Je me fiche de savoir si le vent est froid ou chaud. Je veux savoir ce que tu ressents, non pas sur ta peau, mais dans ton être.

Il ferme les yeux pour indiquer à Yawa de l'imiter. Alors que la jeune femme se concentre, Kado, d'un geste vif, assène un coup rapide sur la joue droite de la jeune fille et reprend rapidement sa position, comme si de rien n'était.

Alors ? Que te dis ton esprit ?

Messages : 76 Date d'inscription : 04/05/2010

Yawa resta interloquée devant la sévèrité du ton employé. Certes, les reproches incessants ne la surprenaient plus mais elle notait un courroux particulèrement prononcé dans les paroles du bushi.

La jeune femme baissa le regard, elle avait désobéi et en était consciente ... après coup. Comme souvent, Yawa avait agit sous l'impulsivité et la fougue qui la caractérisaient et la vision du papillon avait totalement occulté l'exercice demandé par le maître d'armes.

Les épaules voûtées, les joues enflammées par les regrets autant que par une once d'indignation. Si elle comprenait la déception et la colère de Tokugawa_Kadokawa, elle ne comprenait pas le ton employé.

Elle reprit néanmoins sa position et s'éfforça de vider son esprit, effaçant l'image du papillon que Kadokawa avait broyé de sa main, puis ferma les yeux.

Elle tentait de communier avec la nature, de s'imprégner de l'atmosphère environnante et elle ne sentit le soufflet du maître qu'une fois sur sa joue.

Surprise, elle ouvrit à nouveau les yeux en même temps que la bouche pour demander pourquoi ce geste mais elle se reprit bien vite et lèvres et paupières closes, elle réprima un geste de sa main tandis qu'elle s'apprétait à frotter sa joue.

Elle se promit intérieurement qu'un jour le maître d'armes ne parviendrait plus à s'amuser de la sorte avec elle, elle se jura d'arriver à le surprendre à son tour. Et c'est forte de cette nouvelle détermination qu'elle se concentra à nouveau, essayant de ne faire qu'un avec les éléments.

Elle prit une profonde inspiration, écouta au loin le murmure de l'eau de la rivière courrant sur les rochers, sentit le vent frais qui caressait son visage, huma profondément les senteurs des bois non loin de là, puis elle se lança :" un doux parfum d'herbe humide remonte du sol, signe que la nuit s'approche. Le vent faiblit légèrement mais il se rafraîchit aussi, signe que le jour décline lentement. Le chant lointain de la rivière semble desaccordé, contrarié à l'approche des rochers annonciateurs d'une chute en cascade. Les .... "

Yawa s'interrompit, elle ne s'était jamais laissée aller à une telle interprétation de la nature et elle s'attendait à ce que le maître d'armes lui fasse à nouveau une multitude de reproches, ses sens peu exercés risquant de l'avoir trompée ...

Messages : 76 Date d'inscription : 04/05/2010

Tokugawa no Kadokawa a écrit :

Citation :: Kadokawa attend la réaction de son élève. Comment va-t-elle réagir à la situation. Va-t-elle se laisser désarmer par ce contact sur sa joue, comme il s'y attend ?

Il ressent une tension chez la jeune femme puis un relâchement. Il semble qu'enfin elle prenne conscience du potentiel de son esprit.

C'est donc partiellement surpris et entièrement ravi qu'il l'entend décrire ce qu'elle ressent. Il a réussi semble-t-il et enfin l'esprit de Yawa prend le dessus.

Elle s'interrompt soudain, proie au doute, comme beaucoup lors des premières séances. Aussi, d'un ton radouci il reprend.

Pourquoi t'être arrêté en si bon chemin ? Ton analyse est bonne. Elle est certes incomplète mais très bonne pour un début. Tu aurais pu continuer en me décrivant ce bruit qui arrive de la route, annonciateur de l'arrivée d'un groupe de cavalier, tu aurais pu ressentir la tombée du jour également par la diminution de l'échauffement de ta peau par le soleil.
Lorsque tu seras plus féru, tu pourras aussi ressentir, à ma respiration, mon état mental.

Il ouvre les yeux, son regard s'étant illuminé et étant devenu presque bienveillant.

Tu peux ouvrir les yeux Yawa-san. Cela n'a pas été facile mais tu es parvenue à maîtriser ton corps pour que l'esprit prenne le dessus. Félicitations.

Lorsqu'elle ouvre les yeux, il lui montre sa main, laissant s'échapper le papillon.

Parfois les apparences sont trompeuses. Il m'a suffit de quelques mots pour te persuader que cet animal était mort. Mais comme tu peux le voir, je n'ai fait que suspendre pour un instant son vol.

Heureux que sa méthode d'enseignement fonctionne toujours, il se relève, invitant Yawa à faire de même.

Souviens toi bien de tout ce que je t'ai dit aujourd'hui, cela te sera utile. Et rapelle toi bien que ce que l'on voit est déformé par ce que l'on espère voir. Ainsi tu as vu le papillon mort parce que je t'ai fait espérer sa mort.
La difficulté est là. Savoir à quel moment on a besoin de voir pour comprendre, et à quel moment la compréhension est obtenue par l'esprit.

Voyant un peu d'incompréhension dans le regard de la jeune fille il lui pose la main sur l'épaule.

Ne sois pas inquiète. Ce n'est que le début du voyage initiatique. Tu comprendras mieux plus tard. Mais sache que certaines questions me restent encore sans réponse. Et je ne suis pas sûr de vivre assez vieux pour trouver la réponse d'ailleurs.

Il retire sa main, son visage redevient dur et fermé, comme si la conversation n'a jamais eu lieu. Il passe derrière la jeune fille et dépose un bandeau sur ses yeux.

A présent rentrons au Yamajiro. Tu passes devant pour ouvrir le chemin. Les yeux fermés, tu dois ressentir le chemin, te rappeler les écueils évités à l'aller. Je me contenterai de te signifier si tu prends la mauvaise direction.

Alors qu'il pousse Yawa vers le sentier :

Et interdit de lambiner ! Fais moi confiance pour t'imposer le rythme qui s'impose !

Messages : 76 Date d'inscription : 04/05/2010

Yawa n'en revenait pas. Elle avait réussi ... Le maître d'armes semblait satisfait de ses progrès et bien plus que son soufflet ou ses remontrances, ses félicitations troublèrent la jeune femme qui s'empourpra.

Kadokawa ne l'avait pas habituée à une telle mansuétude et elle resta un instant sans voix. Lentement un fin sourire vint étirer les lèvres de Yawa, elle avait réussi ... Elle se surprenait elle-même et son sourire s'élargit encore tandis que le bushi ouvrait sa main, laissant s'échapper le papillon.

Yawa écouta respectueusement les paroles de son maître, le ton plus chaleureux l'étonnait et pourtant elle n'était qu'a moitié surprise ... Sous des dehors durs et froids, Yawa avait senti en son for intérieur que Tokugawwa_Kadokawa avait à coeur de faire d'elle un véritable bushi et elle savait qu'elle n'aurait pu rêver meilleur précepteur.

Souriante, elle reçu les félicitations de son maître avec respect et honneur. Elle se jura alors silencieusement de mettre tout en oeuvre pour ne plus le décevoir.

Ses paroles sur les apparences trompeuses s'ancrèrent au plus profond de son âme et elle comprit toute la dimension de l'enseignement qu'il tentait de lui inculquer.

Yawa repensa furtivement aux leçons de son premier maître, celui qui l'avait élevée. Ses yeux se teintèrent d'une profonde tristesse à l'évocation du vieil homme et elle su alors que jamais elle n'aurait pu devenir bushi avec lui ...

La main de son maître d'arme posée sur son épaule la fit revenir à la réalité et elle sut par ce geste que Kadokawa ne la detestait pas .... Même si le contact fut furtif, les paroles réconfortantes et le ton bienveillant l'assurèrent que le Seigneur lui avait désigné le seul qui pourrait faire d'elle un véritable bushi.

Le répit fut de courte durée ... Yawa se sentait lasse de l'effort auquel elle avait du astreindre son esprit et elle avait pensé la séance du jour terminée ... mais c'était sans compter sur l'endurance et la tenacité de Kadokawa.

Le visage se ferma de nouveau, le ton changea .... Un nouvel exercice venait prendre la relève et, alors que le maître d'armes lui bandait les yeux, elle eut la confirmation que son enseignement serait continu, sans aucune interruption. Son esprit était mis à rude épreuve mais, loin de le regretter, Yawa avait acquis sur cette colline une détermination farouche et elle se sentait désormais réellement prête.

Aussi, c'est sans ciller qu'elle écouta les consignes du maître d'armes, sans surprise qu'elle l'entendit reprendre son ton ferme pour lui assurer de sa promptitude à la faire avancer.

Située devant lui, elle se permit un fin sourire et se sentit prête à relever ce nouveau défi. Elle savait le parcours semé d'embûches pour les avoir évitées à l'aller et elle se remémora silencieusement certaines d'entre elles, à commencer par cette grappe de rochers, située en bas de la colline, juste avant que la pente ne soit plus prononcée.

Cependant, Yawa ne se rendait pas vraiment compte de la distance qui la séparait d'elle. Aussi, elle tenta d'estimer le nombre de pas nécessaire tandis qu'une autre question lui vint à l'esprit.

Ainsi plongée dans le noir, elle se demandait comment être sûre de prendre d'emblée la bonne direction et s'apprétait à poser la question lorsqu'elle se ravisa sentant que son maître d'armes, par sa poussée, la mettait sur le bon chemin.

Mettant à profit ce que Kadokawa venait de lui enseigner, Yawa se concentra sur les bruits environnants et elle avait un point de repère naturel ... la rivière.

Après quelques instants d'hésitation, elle se souvint que la rivière était située en contre bas, qu'elle longeait le sentier. Elle se remémora le petit pont qu'ils avaient du traverser et ils n'avaient pas vu de cascade ... Il fallait donc qu'ils s'éloignent du bruit chaotique de l'eau devenant tumultueuse tout en descendant. Yawa lança alors d'une voix qu'elle voulait sûre :" je vous ramène au Yamajiro Kadokawa-sensei" et joignant les gestes à la parole, elle fit quelques pas hésitants....

Messages : 76 Date d'inscription : 04/05/2010

Tokugawa no Kadokawa a écrit :

Citation :

Contrairement à ce qu'il pensait, Yawa s'élance sans rechigner dans cette nouvelle épreuve. Après un petit temps d'arrêt qu'il sait être de profonde concentration, elle se décide enfin à se mouvoir, avec une certaine assurance.

Citation :: " je vous ramène au Yamajiro Kadokawa-sensei"

Un petit sourire se dessine sur la visage du maître d'armes car il sent une réelle volonté dans ces quelques mots.

Je te suis Yawa-san, tu es mes yeux, mon guide dans cette descente. Mais rappelle-toi que tu ne dois pas trop te relâcher, c'est un exercice difficile que celui-là.

Il faut croire que la jeune fille avait pris conscience de la façon dont elle devait se comporter, qu'elle avait pris conscience que les épreuves n'étaient pas destinées à l'humilier mais bien à la faire se sublimer.
Il la regarde avancer, d'abord tout doucement, presque tatonnant, puis d'un pas qui prend de l'assurance. Il est même surpris par l'aplomb de son élève qui d'emblée se dirige vers le sentier qui le ramènera au Yamjiro.

Toutefois il sait que le début du chemin est facile, mais qu'en sera-t-il lorsqu'ils atteindront la partie plus chaotique et rocheuse. Saura-t-elle déceler, à la différence de rendu sous ses pieds, le changement de sol annonciateur de la difficulté ?

Allez, presse-toi un peu, j'aimerais être rentré avant la nuit !

Il ne devait pas faire baisser la pression, nécessaire pour que la jeune fille fasse les efforts nécessaires à cet exercice et reste concentrée.

Messages : 76 Date d'inscription : 04/05/2010

Son esprit était toujours concentré sur les bruits de la rivière. Elle entendit que le grondement de la cascade s’éloignait et elle était donc confortée dans le fait qu’elle était sur le bon chemin.

Ses pieds en contact avec l’herbe lui indiquaient qu’ils descendaient la colline. Le dénivelé auquel son corps était astreint le lui confirmait car elle se penchait instinctivement afin de garder son équilibre.

Allez, presse-toi un peu, j'aimerais être rentré avant la nuit !

Yawa pressa donc le pas afin de satisfaire son maître d’armes et prenant de l’assurance, elle poursuivit sa progression. Au bout de quelques minutes, quelque chose la perturba, quelque chose n’allait pas. Sans vraiment savoir quoi, la jeune femme ressentait que les choses ne se deroulaient pas comme elles le devraient.

Alors, l’indécision la saisit … Que faire ? s’arrêter au risque de lever la colère de Tokugawa Kadokawa car elle perdait du temps ou, continuer ?

Yawa se concentra à nouveau, son esprit avait été perturbé par la pression qu’exerçait le maître d’armes sur elle et les conséquences ne s’étaient pas faites attendre.
Après quelques instants de réflexion intérieure, elle décida d’interrompre son avancée et stoppa net.
Elle n’avait plus la vue, mais elle disposait encore de ses autres sens et elle devait s’en servir. A commencer par l’ouïe. Yawa écouta la nature, nul doute qu’ils s’éloignaient de la cascade, de ça elle était certaine. Mais un autre élément qu’elle n’arrivait pas à deceller avait changé.

Elle resta ainsi quelques minutes et soudain, elle comprit ! Le vent ! Elle avait le vent de face jusqu’à maintenant et depuis quelques pas, il lui caressait le visage du côté gauche !
Mais que cela signifiait-il ? Avait-elle bifurqué ou est-ce le vent qui avait tourné ? Comment le savoir ?

Yawa reprit alors sa marche et elle se concentra désormais sur ses pieds, et sentant qu’elle descendait toujours, elle sourit, rassurée sur la direction. Le vent avait tourné !

Sans un mot, elle continua. Mais trop sûre d’elle, elle n’eut que le temps de s’arrêter lorsqu’elle heurta les rochers de son pied. Elle n’avait pas su deviner leur approche et son équilibre fût chancelant quelques minutes, elle ne dut son salut qu’à sa main qu’elle posa sur le plus haut des rochers.

Maitre d'Armes Messages : 107 Date d'inscription : 05/05/2010

L'assurance de la jeune fille le surprenait, et dévoilait le potentiel caché de son élève. C'est donc avec un intérêt décuplé qu'il l'observe se mouvoir, et prendre les bonnes décisions.
Lorsque le vent tourne, il sourit d'avance, et s'apprête à retenir la jeune fille pour l'empêcher de se plonger dans une chute qui mettrait à mal son intégrité.
Toutefois, avant qu'il n'esquisse le moindre geste, Yawa stoppe. Cette action montre le discernement de la jeune fille. Combien, par peur de la pression de leur maître se seraient empressé de continuer en corrigeant "aveuglément" le tir ?

Estimant que le temps de la réflexion a été bien assez long, Kadokawa s'apprête à pousser de nouveau son élève. Mais il n'en eut pas besoin, la marche reprend après la bonne analyse de la situation. Kadokawa apprécie de nouveau ; décidément il y avait en cette jeune fille de quoi faire un bon élément, il fallait juste qu'elle apprenne à canaliser son énergie.

Il la laisse partir devant, se concentrant un moment sur un sentiment qui l'étreint, sentiment qu'il n'arrive pas à comprendre, à saisir. Il n'aime pas ce que les humeurs du temps lui envoient, il n'aime pas cette désagréable sensation. Quelque chose est en train de changer, quelque chose est en train de se créer, quelque chose de néfaste semble-t-il. En tout cas, c'est de cette façon qu'il interprète l'étau qui serre ses entrailles.
Sûr de cet état de fait, il décide de stopper là l'exercice. Si vraiment ce qu'il ressent approche, Yawa n'est pas encore en mesure de l'affronter, surtout les yeux fermés.

Arrête toi ! Il est à présent temps de ......

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que le corps de son élève chancèle. Est-ce cela qu'il a ressenti, une prémonition ? L'endroit où son élève s'apprête à chuter n'est pas bon, elle risque de se blesser sur les arêtes acérés des rochers qui l'entourent. Il s'élance donc, prêt, non pas à éviter la chute, il faut chuter pour progresser, mais prêt à faire en sorte que la chute soit contrôlée.

Et là, miracle !? Son élève montre l'étendue de ce qu'elle a en elle par un formidable réflexe qui la maintien debout. Kadokawa n'en revient pas de ce geste, il semble qu'il est temps pour lui de revoir son jugement.

Il pose sa main sur l'épaule de la jeune fille pour la stopper et lui rend la vue.

N'en faisons pas trop. Tu m'as montré ta valeur mais un bon Bushi doit savoir quand il n'est plus temps. Et là, je sens qu'il n'est plus temps.

Le reste de la descente se fait donc plus sereinement alors que Kadokawa explique son point de vue à son élève, la félicitant de sa prouesse, aussi bien sur ce réflexe que sur son attitude face à l'incompréhension de ce qu'elle ressentait.

Il est plus difficile de stopper pour analyser que de continuer bêtement. Et ceci, tu le comprendras, est aussi valable en combat. Combien j'ai vu de valeureux guerriers perdre un combat car, dans le feu de leurs attaques, ils n'ont pas pris le temps de marquer une pause pour analyser si leur coup était approprié ou non.
C'est ce que tu dois comprendre Yawa-san, que ce que je t'enseigne aujourd'hui peut sembler futile, il se peut que tu demandes comment tout cela va te faire devenit un fin bretteur, mais il n'a qu'une finalité : faire de toi un Bushi dans les mains duquel je remettrai ma vie sans crainte.

Le Yamajiro est en vue, Kadokawa se referme de nouveau. Et puis il y a ce sentiment qui ne le quitte pas. Il sera soulagé de se retrouver dans l'enceinte du fort, il se sentira alors à l'abri. Son regard scrutte le ciel bien trop noir. Que se passe-t-il donc ? Le voici qui s'arrête, en proie au doute. D'un geste il indique à Yawa de s'arrêter aussi.

Quelque chose ne va pas, il sent que quelque chose est en train de se produire... mais les esprits semblent fermés et ne pas vouloir l'aider à déchiffrer.

Messages : 5 Date d'inscription : 06/05/2010

Ils avaient fait un long voyage et chevauchaient maintenant depuis des jours. Jioei leva la main, faisant signe aux autres cavaliers de s’arrêter. Ils venaient de passer devant les portes et il savait que c’était l’endroit que le fils de leur Seigneur lui avait indiqué.

Il avait assisté quelques mois plus tôt à la rencontre avec la jeune fille et même si il ne comprenait pas cet entêtement, il devait obéir. Il mit pied à terre, invitant ses hommes à en faire autant.

Puis il leur indiqua la suite des évènements. Ils s’étaient éloignés afin de mettre au point les derniers détails.

Après une rapide information aux hommes, ils remonta en selle, sommant les hommes de patienter là. Il reprit seul le chemin du Yamajiro afin de ne pas attirer l'attention.

Un coup rapide dans les flancs de sa monture et il reprit le chemin inverse, Il le savait de sa réussite dépendait sa survie. Le fils de leur Seigneur avait été clair. Des hommes avaient déjà échoué dans leur mission et aucun n'en était revenu. Jioei ne tenait pas à perdre sa tête et enlever une gamine devait être assez facile.

Messages : 76 Date d'inscription : 04/05/2010

Yawa poursuivit la descente tout sens retrouvé.
Elle buvait littéralement chacune des paroles de son maître d'armes car elle devinait que chaque mot était pesé, mesuré et que chacun d'entre eux était un enseignement à lui seul.

Un sourire éclairait le visage de la jeune femme. Là-haut, sur la colline, elle s'était fait la promesse de tout faire pour ne plus décevoir Kadokawa et il semblait satisfait d'elle. Pour elle, il s'agissait là de la plus belle des récompenses. Ses compliments et ses félicitations la rassuraient, mais la satisfaction qu'il affichait avait bien plus d'importance en son coeur.

Cependant, Yawa sentait qu'il n'était pas totalement serein, que quelque chose le tourmentait.

Pour la première fois, elle se permit de poser son regard directement sur son maître d'armes et elle l'observa. Non plus furtivement ou à la dérobée comme elle avait pris l'habitude de le faire. Mais elle observa les traits de son visage et elle pouvait nettement y lire le tracas et le souci.

Peut-être était-elle trop enthousiaste ? Il devait sans doute nourrir encore de nombreux doutes quant aux capacités de la jeune fille. Il devait sûrement se demander comment faire d'elle un véritable bushi, jugeant la mission par trop difficile ... voir impossible.

Yawa en était là de ses réflexions et n'y tenant plus :

" pardonnez-moi Kadokawa-sensei, mais vous semblez soucieux et ...."

La jeune femme s'interrompit immédiatement au geste de son maître d'armes. Il scrutait l'horizon, sondait l'air.... Elle avait donc raison, quelque chose le tourmentait ... mais ce quelque chose ne semblait avoir aucun lien avec elle.

Yawa se concentra alors, tentant de mettre à profit l'enseignement de la journée et elle ressentit une lourdeur qui emplissait l'atmosphère ... un étau qui se refermait .... Mais elle était bien incapable d'analyser son ressenti ...

L'appréhension la gagna et elle jeta un regard vers le yamajiro tout proche ....

Maitre d'Armes Messages : 107 Date d'inscription : 05/05/2010

Que se passait-il donc ? Kadokawa avait un mal fou à interpréter ce qu'il ressentait. Il y avait cette lourdeur, annonciatrice d'un orage sans nul doute, mais il y avait autre chose dans l'air.

Il respire un grand bol d'air pour essayer de faire entrer le maximum d'éléments dans analyse et, soudain il comprend. L'air est empli de poussière ... enfin, emplie, emplie... disons qu'il flottait quelqu'once de poussière dans l'air.

Kadokawa se baisse et analyse le chemin en face de la porte du Yamajiro.

Yawa-chan, que vois-tu sur ce chemin ?

Il attend la réponse de son élève en scrutant la porte du Yamajiro qui semble heureusement intacte puis il observe le chemin, essayant de deviner d'où pourrait provenir le danger.

Messages : 76 Date d'inscription : 04/05/2010

Yawa avait beau tenter de comprendre le sens de ce qu'elle ressentait, rien n'y faisait. Seule une appréhension de plus en plus intenste s'insinuait sournoisement dans tout son être.

Frissonnante, elle regarda son maître d'arme, qui semblait de plus en plus inquiet.

Elle scruta alors le ciel et la noirceur qui l'obscurissait à présent rendait l'atmosphère encore plus lourde, encore plus insoutenable, le silence était suffoquant.
Yawa ne comprenait pas ce qu'il se passait mais elle sentait que quelque chose d'anormal se produisait et le visage d'habitude si impassible de son maître d'arme n'était pas pour la rassurer.

Yawa-chan, que vois-tu sur ce chemin ?

Yawa scruta alors le chemin, cherchant une trace, un indice de ce qu'elle aurait du déceler. Fixant son regard le plus loin qu'elle put, le laissant vagabonder afin d'observer tout ce qu'elle pouvait observer.

"Je ne vois rien Kadokawa-sensei..."

Yawa commençait à se demander si il ne s'agissait pas là d'un nouvel exercice. Restant encore quelques instants immobiles et observatrices, la jeune femme conclut qu'il ne pouvait s'agir que de cela.
Elle tourna alors son visage vers le bushi :" il s'agit d'un exercice Kadokawa-sensei ?" espérant trouver dans sa réponse positive, le soulagement qu'elle attendait.

Mais à peine eût-elle terminé sa phrase qu'un léger bruit lointain la fit se taire...soufflant à son maître d'armes :" je ne vois rien Kadokawa-sensei ....j'entends " ne doutant pas un instant qu'il avait lui aussi perçu le galop lointain qui semblait se rapprocher.

Maitre d'Armes Messages : 107 Date d'inscription : 05/05/2010

La réponse de Yawa faillit faire tomber à la renverse le maître d'armes ! Comment ne pouvait-elle pas voir l'évidence même ! Comment ne pouvait-elle pas voir que le chemin montrait des traces évidentes de piétinements en face de la porte du Yamajiro, et pas d'un seul cheval mais d'un groupe.
La poussière dans l'air montrait qu'il n'y avait pas longtemps que le groupe était parti.

Désabusé par la réponse - ou plutôt la non réponse - de son élève, il n'eut même pas la force de sortir une de ces remarques caustiques.
Mais cela en fut trop lorsqu'elle se retourna pour lui poser cette question idiote :

Citation :: il s'agit d'un exercice Kadokawa-sensei ?

Quelle différence fais-tu entre un exercice et la vie réelle ? Pourquoi cette question ? Est-ce que tu mettras moins de coeur si c'est un exercice ? Est-ce que tu te concentreras plus lorsque cela sera une situation réelle !

Si tu veux apprendre et devenir un bushi, il te faudra faire entrer dans ta tête que la vie ou l'exercice doit être traité de la même manière.

Donc quand je te pose une question, ne te demande pas si cela est un exercice ou non, contente toi de te concentrer et de répondre. Ne gaspille pas ton énergie et ton esprit en de futiles questions !

Comment pourrait-il avoir la patience d'entraîner cette jeune fille ! C'était pour lui une épreuve, autant que pour elle.

Puis, une phrase vint sauver le peu d'estime qu'il avait encore pour elle.

Citation :: je ne vois rien Kadokawa-sensei ....j'entends.

Oui, elle entendait, quasiment en même temps que lui. Tout espoir n'était donc pas perdu.

Oui, tu entends et maintenant, mets toi un peu en arrière, tu n'es pas prête s'il faut se battre.

Il regarde dans la direction du cavalier. Tout cela ne lui semble pas de bonne augure. Sa main se pose sur la garde de son tashi, prêt à en découdre au cas où l'homme serait agressif.

Ecoute moi et obéi sans réfléchir. Quoiqu'il arrive, tu dois mettre mon corps entre moi et ce cavalier, jusqu'à ce que je te fasse signe. Ne te fie pas à ton instinct, même si tu sens la situation sereine, tu n'es pas prête encore, donc c'est en mon instinct que tu dois te fier !

Il était prêt, quelque soit ce qui arrive, il était prêt. Et il craignait pour la vie de son élève. Il ne comprenait pas pourquoi il avait cette sorte de boule au creux du ventre qui semblait lui dire que cette élève devait rester en vie. Jamais avec aucun autre élève il n'avait ressenti pareille chose. Serait-ce parce qu'elle est une femme ?

Messages : 76 Date d'inscription : 04/05/2010

Yawa écouta les recommandations de son maître d'armes. Sans un mot, elle acquiesça et se plaça aux côtés de Kadokawa. Elle sentait une appréhension sourde qui s'insinuait en elle.
L'atmosphère s'était encore alourdie et elle ressentait maintenant ce que kadokawa avait voulu lui faire comprendre. Sans vraiment savoir de quoi il s'agissait, la jeune femme sentait qu'un danger n'était pas loin. Chaque fibre de son corps le ressentait et elle se tenait sur ses gardes.

Elle scrutait le chemin et aperçu au loin le cavalier qui s'approchait d'eux au trot. Yawa attendit qu'il s'approche encore et soudain elle blémit ....

Instinctivement, elle se recula et se plaça derrière Kadokawa. Dans un souffle, elle murmura :" kadokawa-sensei ... le Kamon ..."

De chaque côté de la monture, une étoffe pendait où était représenté le kamon du clan que le cavalier servait. Yawa l'avait reconnu au premier coup d'oeil. Nul doute que cet homme n'était pas venu avec de bonnes intentions.

Les mains moites et le coeur battant la chamade, Yawa savait que Kadokawa n'était pas au courant de son histoire. Il devait sans doute se demander ce qu'elle avait voulu dire mais elle était désormais incapable de prononcer un mot. Son regard était rivé sur le cavalier qui était maintenant face à eux.

Messages : 5 Date d'inscription : 06/05/2010

Il avait laissé ses compagnons un peu plus loin et avancer vers le yamajiro. Sa monture allait bon train et il eut tôt fait de se retrouver devant les portes.
Là une jeune fille et un homme paraissaient l'attendre et ne le quittait pas du regard. Il ne connaissait de la jeune femme qu'il devait enlever qu'une description physique qui lui avait été rapportée mais le regard qu'elle lui lança lui confirma qu'il s'agissait sans doute d'elle.

Un sourire vint se figer sur la face du cavalier tandis qu'il arrétait son cheval.

Il inclina légèrement la tête en signe de salut.

"Konni, je suis venu ici, mandaté par le fils du Seigneur du clan que je sers. J'aurai une requête à déposer à votre seigneur."

Tandis qu'il parlait, il ne cessait de détailler la jeune femme, se disant pour lui-même qu'il se laisserait sans doute aller à ses instincts avant de la mener à sa destination.

Il regarda alors l'homme :" Je suis Jioei, va donc m'annoncer à ton seigneur et dis lui que Arikito-san du clan Taishi a envoyé un messager pour lui"

Ne prêtant pas plus d'attention à l'homme qui lui faisait face, Jioei descendit de son cheval et s'avança, main sur la garde de sa lame, leur indiquant par ce geste qu'il ne souffrirait aucune contradiction.

Maitre d'Armes Messages : 107 Date d'inscription : 05/05/2010

Lorsque l'homme s'approche, Kadokawa voit ses craintes confirmées. Cet homme est tout sauf amical. Les yeux de l'étranger ne quittent pas des yeux son élève, ignorant presque la présence du maître d'armes.

Lorsque l'homme lui parle tel un serviteur, le sang se met à bouillir dans les veines de Kadokawa. Comment pouvait-on oser lui parler ainsi ! Il ferait ravaler son impolitesse à cet homme, il le couvrirait de honte pour ce qu'il vient de faire.

Mais avant même que le maître d'armes n'en ait le temps, voici que l'homme pose pied à terre et s'approche, main sur la garde de sa lame.

Konnishowa Jioei-san, je te prierai de te stopper net si tu ne veux pas avoir de soucis de santé. Et surtout, ôte ta main de ton arme, ou je me verrai dans l'obligation de faire usage de la mienne !

Je suis Tokugawa no Kadokawa, et par ma bouche s'exprime le seigneur de notre clan.

Kadokawa ressent la tension dans la respiration de son élève. Quel peut donc être le lien entre Yawa et ce malotru agressif ? Et qu'avait donc ce kamon pour autant effrayer son élève ?

Mais l'heure n'était pas à cela, il aurait tout le temps plus tard de discuter avec Yawa, le temps était à la confrontation, car telle était apparemment la seule issue qu'il pouvait voir dans les yeux de l'homme en face de lui.

Et sache que je ne me répéterai pas. J'ai par habitude de ne dire les choses qu'une fois, et d'agir à la deuxième semonce.

Le regard de Kadokawa était dur et froid, ses doigts se mouvant légèrement sur la garde de son tashi afin d'être sûr d'en avoir une maîtrise totale au cas où... et malheureusement, il lui semblait que la suite des évènements demanderait à ce que le son de sa lame fendant l'air s'entende.

Messages : 5 Date d'inscription : 06/05/2010

L'homme arrêta net son mouvement. Il détacha son regard de la jeune femme et le reporta sur celui qui semblait bien présomptueux.

Il stoppa son avancée et un sourire mesquin vint éclairer son visage. S'inclinant dans un mouvement moqueur, il se présenta :" Je suis Jioei, simple cavalier et messager de mon maître." Il ne détacha cependant pas sa main, la laissant posée sur la garde de son arme.

Se redressant, il ajouta sur un ton présomptueux :" ne t'en fais pas vieil homme, je ne te veux aucun mal. Mon maître m'a chargé d'une mission et je me dois de rencontrer votre Seigneur pour la mener à bien. Veux-tu bien m'y conduire?"

Jioei regarda alors à nouveau la jeune femme qui restait derrière l'homme, le regard empli de frayeur, puis il poursuivit :" qui est cette jeune donzelle qui t'accompagne ? " Se disant que le vieil homme ne devait pas s'ennuyer et désireux de se montrer amical afin de faire baisser la garde de l'homme menaçant.

Maitre d'Armes Messages : 107 Date d'inscription : 05/05/2010

L'homme s'arrête à quelque pas de lui, insistant sur le fait qu'il veut rencontrer le seigneur du clan.
Toutefois Kadokawa détecte en sa posture et sa façon de parler que cette rencontre n'aurait rien d'amical. D'ailleurs le fait que la main de l'homme ne quitte pas son Tashi indique bien les intentions du visiteurs.

Je comprends que tu souhaites rencontrer notre seigneur, mais tu dois comprendre qu'en aucune façon je ne le ferai tant que je n'aurais pas la certitude que tes intentions sont pacifiques.

Lentement la main de Kadokawa remonte, dénudant peu à peu la lame du Tashi. Kadokawa laisse encore le temps à l'homme de recouvrer la raison. Tant que sa lame n'est pas sortie entièrement du fourreau, il peut faire demi-tour. Mais quand elle sera totalement sortie, le seul moyen qu'elle aura de retrouver sa place sera de terminer le combat engagé. Tel était le code d'honneur des Bushis.

Quant à cette jeune fille, elle est mon élève, je suis donc son protecteur jusqu'à ce qu'elle soit prête. Son nom ne te sera d'aucune utilité, considère qu'elle n'est pas en ces lieux !

A présent, dis moi ce que tu veux à mon seigneur, je te l'ai dis, sa voix s'exprime par ma bouche, et si j'estime que ta requête est intéressante, nous verrons ce qu'il adviendra.

Derrière lui, il sent son élève se rapprocher, cherchant sa protection. Sa respiration est rapide, comme celle des serviteurs lorsqu'ils les terrorisent. Quel est donc le lien entre elle et cet homme ?

Messages : 76 Date d'inscription : 04/05/2010

Yawa assistait sans mot dire à l'échange entre les deux hommes. La frayeur que lui avait causé la vue du kamon ne la quittait plus.

Inconsciemment, elle s'était rapproché de son maître d'armes, cherchant réconfort et protection. Elle ne quittait pas le cavalier des yeux tandis que les images du passé se mêlaient au présent.

Les paroles qui étaient prononcées ne lui parvenaient que vaguement, elles lui semblaient lointaines et floues. Yawa ne parvenait pas à se concentrer sur les évènements qui se déroulaient sous ses yeux. Elle était incapable d'analyse rationnelle et le souffle court et la respiration saccadée, elle sentait le trouble que provoquait la peur l'envahir tout entière.

Kadokawa avait raison, elle n'était pas prête. Elle aurait du pouvoir faire abstraction de tout sentiment pour faire face à la situation mais elle en était incapable. Comme un rappel sourd, elle ressentait une brûlure dans son dos, le long de sa cicatrice. Le passé revenait à elle et Yawa se laissait emporter ... incapable de la moindre lutte ...

Messages : 5 Date d'inscription : 06/05/2010

Le cavalier sourit aux paroles de l'homme d'armes. Ainsi les paroles prononcées étaient la voix du seigneur du clan. Jioei sentit que le bushi ne le laisserait pas entrer sans opposer de résistance et il reporta à nouveau son regard sur la jeune femme derrière lui.

" Tu as raison l'homme ! Elle n'est pas prête ! Le sera t'elle un jour ?"

Jioei élargit encore son sourire qui en devint méprisant. Il était quasiment sur que la jeune femme était celle qu'il recherchait mais il lui fallait en avoir la certitude.

Aussi, sans bouger ses mains de son tashi, il toisa à nouveau celui qui se disait maître d'armes :" si ton seigneur parle par ta bouche alors voici ma requête, je suis venu ici chercher une certaine Yawasshi qui se serait réfugiée dans votre clan. Arikito-sama la recherche depuis de nombreux mois."

Tandis qu'il prononçait ces paroles, il regarda à nouveau la jeune femme, guettant dans ses réactions si son instinct avait vu juste.

Satisfait de ce qu'il vit, il ajouta :" tu connais maintenant l'objet de ma visite. Je te prie de satisfaire ma requête et d'aller prévenir ton seigneur. Ou de me livrer cette jeune femme qui j'en suis sûre et celle que je recherche."

Il désigna Yawa du menton tout en finissant sa phrase, attendant la réaction du bushi.

Maitre d'Armes Messages : 107 Date d'inscription : 05/05/2010

Ainsi le sort en était jeté, il y aurait confrontation. Elle est maintenant inévitable, la lame du tashi venait de donner son dernier tintement en sortant du fourreau et se trouvait donc nue.
Et la lame nue, telle une femme offensée de se montrer sans vêtement, demandait vengeance. Et la lame du Tashi n'avait trouvé qu'un seul moyen de ne plus être offensée, celui de revêtir un habit de sang, qui cacherait sa vertu.

La lame brandie vers son adversaire, Kadokawa se campe sur ses appuis pour rétorquer.

Je t'avais demandé de te montrer pacifique, tu le refuses. Je me vois donc dans l'obligation de réparer le déshonneur que tu me fais de ne pas m'écouter ; et tu sais quelle est la façon dont un déshonneur est lavé, n'est-ce pas.

Kadokawa resta de marbre lorsque l'homme s'en prit verbalement à Yawa, et lui jetta à la figure.

Cette jeune élève est une Tokugawa à présent, et en tant que tel, elle est de ma famille, elle est de mon sang.
Tu comprends donc que ta requête ne peut pas être honorée, tu comprends donc que je ne peux répondre que d'une seule façon à un homme qui demande à ce qu'un membre de ma famille lui soit livré.

Il observe l'homme un instant puis, sans que rien ne l'annonce il fond sur lui, Tashi levé.

Messages : 5 Date d'inscription : 06/05/2010

Le cavalier ne fut nullement surpris de la réaction du Tokugawa. Il ne s'était pas trompé sur la jeune femme qui l'accompagnait mais ses réflexions furent interrompues par l'assaut que lui lança l'homme d'arme.

Sans bouger de ses positions, Jioei extirpa d'un mouvement vif sa lame de son fourreau et se mit en garde, parant ainsi le premier coup qui ne l'ébranla pas.

Son esprit se concentra sur les faits et gestes de l'homme mais il cherchait également à se rapprocher de la jeune femme qui était restée en arrière et semblait totalement tétanisée.

D'un geste vif, il se porta sur le côté, et dans une suite de mouvements, il tenta de retourner la situation, son objectif premier étant de faire dos à la jeune apprentie.

Les assauts du maître d'arme se firent répétés et Jioei sentait qu'il ne tiendrait pas la distance si le combat devait se poursuivre. Il se devait de trouver une solution mais son esprit se devait également de se concentrer sur le duel.

Le Tokugawa ne lui laissait aucun répit et bien que ne relâchant pas sa vigilance, il ne put que difficilement lancer quelques assauts.

Sans nul doute, il n'avait pas le dessus, se contentant de se défendre, cherchant le moyen de s'approcher de la jeune femme.

Maitre d'Armes Messages : 107 Date d'inscription : 05/05/2010

Le combat était intéressant. Les premiers échanges étaient surtout fait pour jauger l'habileté adverse, Kadokawa se contentant d'attaques classiques et peu appuyées. Cela lui permettait de mieux cerner ce qu'il avait en face de lui et de détecter les techniques utilisées.

Le maître d'armes sentait que l'homme n'était pas entièrement dans le combat, grave erreur, un combat se devait d'être pris dans son ensemble, surtout lorsqu'on ignorait le niveau de son adversaire. Sans doute l'homme le sous-estimait du fait de son âge avancé, mais il lui ferait bientôt comprendre son erreur.

Pour l'instant, Kadokawa se contentait de mettre l'homme en confiance, histoire de faire baisser sa vigilance. Il se contentait de frapper doucement tout en empêchant l'homme de s'approcher de son élève.

Et puis peu à peu, il appuie ses attaques, qui deviennent plus tranchantes. D'ailleurs l'homme s'en rend compte et Kadokawa peut lire sur son visage l'inquiétude venir peu à peu alors que l'homme se reconcentre sur son combat.

Mais il est trop tard et, alors que Kadokawa donne à présent la mesure de son talent, son adversaire se retrouve sur les talons, se contentant de contrer les attaques et de garder l'équilibre. Seule l'habileté et la force de l'homme l'empêche de tomber au sol.

Soudain, les attaques de Kadokawa baissent en intensité, permettant à l'homme de revenir en avant et, voyant une ouverture, il s'y engouffre.

C'est le sourire aux lèvres que le maître d'armes voit son piège fonctionner et, dans un geste pur et rapide, il éloigne la lame de son adversaire et plonge ensuite la sienne dans sa poitrine, visant le coeur.
Les yeux de l'homme s'arrondissent, surpris du coup porté, sa main s'ouvre laissant tomber son arme.

Le coup porté est précis, et déjà l'homme s'écroule alors que son esprit s'envole dans les cieux.

Kadokawa s'approche du corps sans vie, et, tout en nettoyant sa lame avec le kimono du défunt, réfléchit. Pourquoi cet homme en voulait-il à son élève, au point d'en perdre la vie ? Rien sur l'homme n'éclaire son esprit, aussi il se relève et se tourne vers son élève.

Rentrons, nous n'avons plus rien à faire ici. Je vais envoyer Asaki chercher cette dépouille pour l'enterrer.

Pas un mot sur un possible lien entre Yawa et le mort. Kadokawa sait que si son élève le veut, elle parlera. Son rôle à lui est de la défendre et de la faire grandir, pas de juger son passé.

Nous avons assez travaillé pour aujourd'hui, nous avons eu assez d'émotions également. Nous avons mérité notre repas. Il est un temps pour le travail, et un temps pour le réconfort de l'âme et du corps. Le temps du travail est terminé pour aujourd'hui.

Tout en surveillant le chemin du coin de l'oeil, il se dirige vers la porte. Il faudra toutefois qu'il envoie des informateurs au yamajiro du clan de cet homme, pour essayer de comprendre comment ils ont pu oser s'en prendre à un Tokugawa.